n° 08 – bulletin de l’Organisation des Recherches sur les Environnements Invisibles
Les prochains chantiers

Nos fouilles s’ouvrent à Méréville dans un exceptionnel « parc à fabriques », c’est-à-dire un immense jardin du XVIIIeme siècle qui, contrairement aux ordonnancements symétriques « à la française », s’inspira de la mode des jardins anglo-chinois, fabriquant artificiellement une nature idéalisée et ponctuée de « folies » (constructions reproduisant la nature, l’antique ou l’exotique). S’agirait-il ici de l’un de ces fameux « jardins Sharawadji », dont « le visiteur ne peut éprouver la beauté que par surprise » ? Pour le savoir, rendez-vous sur notre chantier !
Ouverture publique des chantiers le 20 juin à 15h et 17h30
Site du domaine de Méréville
Depuis Évry : N104, sortie Étampes, N20, sortie Méréville.
Depuis Paris : Porte d’Orléans, A6 dir. Chartres, N104, sortie Étampes, N20, sortie Méréville.
Depuis Orléans : N20, sortie Méréville.
Parking: grille d’honneur, face à la mairie.
Autres chantiers en 2010 :
Ouverture publique des chantiers les 3 et 4 juillet 2010.
Ouverture publique des chantiers les 10, 11 et 12 septembre 2010.
Ouverture publique des chantiers les 18 et 19 septembre 2010.
Le véritable stéthoscope de Marcel Baudot

Par un après-midi d’octobre 1817, René Théophile Laennec passe sous les guichets du

Parvenu au chevet d’une jeune cardiaque, le médecin demande une feuille de papier à lettre, la roule en cylindre, appuie une extrémité contre la poitrine de la patiente et l’autre contre sa propre oreille. Et voici que le double bruit du cœur et celui de la respiration lui parvient avec netteté. Il vient d’inventer l’ « auscultation médiate », et un instrument qu’il appelle tout d’abord le « pectoriloque ». En partant de ce simple rouleau de papier, Laennec va essayer toutes les formes et matériaux diponibles – en passant par des éléments d’instruments de musique – et le baptise finalement stéthoscope (du grec stethos, « poitrine » et skopein, « examiner ») en 1818.
Le stéthoscope binauriculaire actuel a été inventé par l’Américain George Cammann en 1852. C’est celui que nous utilisons à l’O.R.E.I. Le même que Marcel Baudot !
Dès son enfance, Marcel Baudot entend parfois des sons de voix ou d’instruments qui le ravissent mais dont il ne peut expliquer l’origine, ce qu’on appelle des acousmates. Ce phénomène auditif est alors considéré comme une simple illusion ou hallucination. Mais, convaincu que ces exquises et énigmatiques sonorités ne sont pas uniquement « dans sa tête », Baudot entreprend de les étudier méthodiquement, à l’aide des outils acoustiques les plus divers. Parmi ceux-ci, il utilise un simple stéthoscope médical avec lequel il ausculte systématiquement tous les objets qui l’entourent… Il découvre alors que ces sonorités sont non seulement bien réelles, mais qu’elles sont des traces de sons fossiles. C’est la naissance de la paléophonie – c’est-à-dire la science des « sons du passé » – et le début de la grande aventure des recherches sur les environnements invisibles.
Aujourd’hui, malgré toutes les avancées technologiques du monde moderne, le stéthoscope reste l’un des moyens les plus simples et les plus efficaces de capter des acousmates: léger, robuste, il fonctionne sans piles, peut s’emmener absolument partout et vous donne accès sans le moindre abonnement à un monde illimité et inouï !
Suivez soigneusement les instructions et… bonne chasse aux acousmates !

A gauche: chantier de fouilles de Noisy-le-Sec, mai 09
A droite: chantier de fouilles du Square Carpeaux, Paris, octobre 09
Mode d’emploi :
– Placez les embouts auriculaires en respectant bien leur orientation vers l’avant(figure 1)
– Vous pouvez éventuellement régler leur écartement en déformant légèrement l’arceau métallique (figure 2).
– ATTENTION ! Dès que vous avez mis le stéthoscope, vos tympans sont acoustiquement couplés avec la membrane ! Manipulez-la avec précaution, ne la heurtez pas sur des surfaces dures, ne la tapotez pas avec les doigts.
– Posez délicatement la membrane sur l’objet à écouter. La pression sur la membrane permet de faire varier le spectre acousmatique (figure 3).
– En déplaçant la membrane sur l’objet, cherchez le « point nodal » où l’audition est au niveau maximum.
Les archives de l’OREI
Collection O.R.E.I.
« les détecteurs d’acousmates »