Bulletin n°7

n° 07 – bulletin de l’Organisation des Recherches sur les Environnements Invisibles

A l’écoute de 2010, une année pleine d’acousmates !

 

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Quoi de plus propice que le premier bulletin de l’année pour vous adresser nos meilleurs vœux et une nouvelle année pleine d’acousmates !
Un sommaire copieux, puisque depuis le bulletin N°6 pas moins de trois chantiers ont été ouverts au public…

 
 
 


Les prochains chantiers

Parc de Méréville (Essonne) du 17 au 20 juin.
Ouverture publique des chantiers le 20 juin.

Bar-le-Duc
(Meuse), dans le cadre du festival RenaissanceS du 30 juin au 4 juillet. Ouverture publique des chantiers les 3 et 4 juillet.

Hennebont
(Morbihan), du 14 au 19 septembre.
Ouverture publique des chantiers les 18 et 19 septembre.


La vie des chantiers

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26 et 27 septembre 2009

Quoi de plus propice que la première édition d’un festival baptisé « Le Chantier », organisé à Corbigny par la compagnie en résidence Métalovoice, pour initier un public populaire à des fouilles archéophoniques ?
C’est dans l’ancienne abbaye abritant art contemporain et nombreuses activités culturelles – dont la fameuse harmonie de Corbigny – que notre valeureuse équipe a installé ses laboratoires.

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Fouilles au square Carpeaux
octobre 2009

Quoi de plus propice qu’un bac à sable pour les expériences cymatiques du Pr. Larquand ? Les enfants étaient nombreux à venir contempler les étranges figures obtenues par les sons sur la plaque cymatique, au lieu des traditionnels pâtés de sable. En outre, l’équipe avait organisé des visites tout spécialement pour l’école Jean -François Lépine (Paris 18e), et a reçu la visite de l’école Joseph de Maistre toute proche ; c’est donc un public de 7 à 77 ans qui a pu profiter de cette ouverture de chantier et découvrir de nombreuses résurgences grâce aux stéthoscopes d’E. de la Roche-Joncquourt.

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Alors qu’il faisait écouter les traces de sons fossiles d’espèces avicoles présentes dans le square et aujourd’hui disparues, Raoul Michelet fit une étrange et émouvante découverte : captant assez nettement le chant d’un loriot dans son DIPA, une voisine habitant un appartement juste en face (rue Marcadet) s’est brusquement souvenue que, curieusement, elle avait eu pour voisine une Mme Loriod… vivant avec un certain Olivier Messiaen, le compositeur -ornithologue qui s’inspira justement de chants d’oiseaux pour sa musique ! En braquant notre détecteur vers cet immeuble, nous avons pu percevoir comme des bribes d’un piano qui, confusément, essayait de reproduire les phrases capricieuses du loriot…
Les oiseaux disparus du square Carpeaux sont ainsi probablement, tels des acousmates, présents dans de nombreuses pièces de l’artiste.

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(Merci à Gérard Jouhet pour ses cartes postales historiques du square Carpeaux)

Arles – 20, 21, 22 décembre 2009

Quoi de plus propice qu’un musée archéologique pour écouter le passé ? C’est à la demande du Musée Archéologique de l’Arles Antique que nous avons procédé à des analyses de quelques trésors de ce musée. Après de minutieuses explorations, nous avons pu faire écouter les premiers résultats à des visiteurs ravis d’avoir accès à des zones interdites du musée, en dehors des heures d’ouverture. Qui n’a jamais rêvé de se faire enfermer la nuit dans un musée ou un grand magasin ?

neptuneLe Pr. Larquand s’était tout naturellement installé dans le laboratoire de restauration, et a pu, par le son, redonner forme aux poussières d’amphores confiées par ses collègues du musée. Les acousmates sont, on le sait, d’une extrême fragilité, et les vestiges perdent malheureusement une partie de leurs qualités paléophoniques lors des opérations de conservation. Aussi est-ce dans la salle de lavage, avant leur nettoyage et traitement pour conservation, que notre « oreille d’or » invitait à ausculter de nombreux objets antiques trouvés dans le Rhône, au cours de vingt années de périlleuses fouilles subaquatiques.
D’ailleurs, le fameux et rarissime buste de César, pièce maîtresse de l’exposition « Le Rhône pour mémoire » avait, en raison de son intérêt archéologique considérable, été soumis a tant de traitements intensifs (radiographies, mesures et modélisation par laser…) que les rémanences acoustiques, malgré les analyses minutieuses de Serge Vauthron, en avaient presque totalement disparu. Fort heureusement, les avancées de son procédé photophonique a permis au public d’entendre de magnifiques échos du passé surgissant de l’obscurité, en particulier sur la statue de Neptune.
satellitearlesQuant au Pr. Michelet, suivi pas à pas par un public attentif et casqué du Détecteur Individuel et Portatif d’Acousmates, il n’a pu résister à donner une fascinante expérience de glyptophonie (voir notre bulletin N°2) en frottant légèrement un sarcophage* dont les ornements profondément sculptés dans le marbre laissaient échapper d’émouvants chuchotements humains (écouter notre document audio). Expérience similaire avec de mystérieuses polyphonies émanant de la collection d’amphores, avant d’achever le parcours dans la salle des mosaïques, prouvant – si besoin était – que la civilisation romaine affectionnait particulièrement ces décors, non seulement pour l’agrément de la vue, mais surtout pour ses remarquables qualités acoustiques : un véritable décor sonore, en quelque sorte.

ecouterOREIEn écoute: quelques bribes de sarcophage, puis de polyphonies d’amphores.

* Que l’on se gardera bien de confondre avec le scatophage ou l’anthropophage et, surtout, le Sarkophage.


Antoine Poidebard, collaborateur de l’O.R.E.I.

Quoi de plus propice que ce chantier arlésien pour vous présenter l’un des plus valeureux chercheurs de l’histoire de notre organisation ?

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Marcel Baudot, on s’en souvient, s’aidait de cartes mais aussi de photographies aériennes pour la localisation de gisements archéophoniques.
C’est à la suite de ses travaux pour l’armée de l’air (les fameux télésitemètres, localisateurs acoustiques dérivés de ses détecteurs d’acousmates), que Baudot fait la rencontre d’Antoine Poidebard (1878-1955), alors officier aviateur, mais aussi jésuite missionnaire, interprète, ethnologue, diplomate, et surtout pionnier de la photographie archéologique aérienne… et sous-marine !

Lorsque Poidebard montre à Marcel Baudot ses clichés réalisés depuis 1925 à bord d’un Breguet XIV, puis d’un Potez 25 modifié TOE (Théâtre d’Opérations Extérieurs), Baudot comprend immédiatement le profit qu’il pourra tirer de ces extraordinaires vues aériennes. Comme nous le montre aujourd’hui un Yann-Arthus Bertrand, la terre vue du ciel révèle en effet des formes troublantes, et Baudot remarqua immédiatement d’étonnants contours d’organes auditifs, bien plus nets que ceux qu’il discernait à peine sur ses cartes d’état-major. Dès lors, avec l’aide du Père Poidebard dont l’expérience archéologique sera déterminante, il entreprend de constituer une cartographie aérienne de la surface du globe pour y repérer de possibles gisements archéophoniques.

poidebard02Aujourd’hui, malgré l’abondance de vues satellites, cette collection et ses observations nous sont toujours très précieuses pour entreprendre des fouilles.
Nous espérons bien poursuivre cette fructueuse collaboration avec nos collègues archéologues d’Arles, et nous vous y donnons rendez-vous pour de nouvelles aventures paléophoniques !


Les archives de l’OREI

Collection O.R.E.I.
« les détecteurs d’acousmates »

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Quoi de plus propice que l’évocation de la carrière militaire de Marcel Baudot pour vous rappeler la réédition de ces photographies en cartes postales, disponibles sur nos chantiers ?

Découvrez toute la collection !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


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